Chloé Jafé

Chloé Jafé est l’une des rares personnes qui a non seulement réussi à s’infiltrer au sein des Yakuzas, la mafia japonaise, elle obtient même l’autorisation de photographier l’intimité de leurs femmes au quotidien.

 

C’est une photographe française, née à Lyon en 1984. Diplômée de l’école de Condé de Lyon, Chloé Jafé poursuit sa formation de photographie au studio Pin-up à Paris, puis à l’école Central Saint-Martins of Art de Londres. Une expérience lui permettant de développer au fil des années une voix à la fois plastique et documentaire, très personnelle. Après avoir travaillé au bureau de Magnum Photos de Londres en 2013, elle emménage à Tokyo l’année suivante. C’est là qu’elle fait la rencontre d’un chef Yakuza qui l’autorise à photographier son quotidien pendant six ans. Cette rencontre est de loin un hasard, c’était en fait son projet depuis le début – en découvrir davantage sur ces femmes, qui ont dû se cultiver une résilience et une personnalité particulièrement distincte. Elle est la seule personne ayant pu s’approcher d’elles, souvent mises dans l’ombre par des hommes auxquelles elles se dévouent entièrement, mais qui sont tant influentes au sein de l’organisation des Yakuzas.

 

Dans ses images, Chloé donne une place prépondérante aux gestes et aux corps souvent tatoués dont elle prolonge parfois les motifs hors du cadre de l’image. Son travail sur ces femmes japonaises est récompensé en 2017 lors de son retour en France par la Bourse du Talent et exposé à la Bibliothèque nationale de France. Ses sept ans d’immersion au Japon ont donné lieu à de nombreux autres images, en noir et blanc, mettant en lumière les aspects méconnus et subversifs de la société japonaise. Elle offre une vision saisissante d’un pays complexe et énigmatique, au-delà des idées reçues. Ces images peuvent être retrouvées dans une trilogie composée des chapitres “I give you my life” (2020), “Okinawa mon amour” (2020) et “How I met your Jiro” (2022).