Antoine d'Agata - Fukushima
Antoine d'Agata - Fukushima
Antoine d'Agata - Fukushima
Antoine d'Agata - Fukushima

Antoine d'Agata - Fukushima

Prix normal
€150,00
Prix réduit
€150,00
Prix unitaire
par 
Taxes incluses.

Antoine d'Agata
Fukushima

Publié Super Labo, 2015
Taille : 18.3 x 12.3 cm
Pages 608 pages
600 images(n/b)
Hardcover 
Language Japanese and English
Édition Limitée de 500 avec certificat numéroté et signé
ISBN 978-4-905052-77-7

“Le vide m’entoure et me ronge le ventre. À travers la vitre transparente de la vitre de la voiture, tout est gris : descente lente dans un noyau cellulaire chaud et âcre, la mémoire s’estompe à travers des images éparses dont la logique est aussi atomisée que les territoires que je traverse. La méthode, parce qu’elle prend la forme d’un journal dont la structure est préméditée pour contester ses propres règles, finit par dépendre de résurgences qui altèrent l’espace physique de la zone d’exclusion. Je suis conduit par mes propres mouvements de la peur vers l’immobilité, sachant que chaque geste trace un chemin impossible à suivre. Les maisons abandonnées font face à la mer et au vent dans un paysage désertique contaminé. Être là, respirer l’air froid, les souvenirs d’un monde extérieur se dissolvent lentement dans la réalité croustillante de l’ennui. Les fantômes sont comme les dieux disparus d’un monde éteint. Pas de compagnie mais la peur, pas de hiérarchie dans l’horreur, mais le processus invisible d’altération. Les faits remplissent des promesses menaçantes, articulent un voyage physique et mental qui intègre les incohérences et les aberrations du hasard: un pas dans la lente agonie de la conscience, territoire sombre où verbe et matière se mêlent dans des formes récurrentes. Chaque structure est comme un sombre présage, un signe de catastrophes à venir, une énigme non résolue sans passé ni avenir. La vie s’estompe et ne laisse aucune place à la volonté. Les sens s’effondrent et se transforment en ruine mentale. Dernière forme de langage possible, séquence obsessionnelle, inventaire maniaque, récit déformé d’itinéraires vains, érosion de toute prétention de raison. Sous la Lune, la poussière dévore les espoirs oubliés, la vie reprend aux statistiques, les petites figures raides affrontent le vide, armées seulement d’ignorance. Des nuances de mort avalées par l’aube, de la moisissure partout, une bouche esquisse une douce étreinte, dans une recherche effrénée d’un passé déjà perdu. Un pur sentiment de chaos, un mélange obscène de physique et d’extase, une vision de forces déchaînées qui écrasent la civilisation en une masse de décombres et de mensonges mortels. Le silence n’a pas de sens, l’instinct insuffle la vie dans l’immobilité d’une ville survivante, l’humanité insiste pour exister. Le principe sous-jacent de ce mouvement fragile est le désir brisé de ceux qui fuient autant que la force le permet. Alors que les morts savent dans leur chair jusqu’où l’enfer s’étend.” texte d’artiste