UNE CHAMBRE À SOI - SAKIKO NOMURA & TOKYO RUMANDO
UNE CHAMBRE À SOI - SAKIKO NOMURA & TOKYO RUMANDO
13.04,2022 - 04.07,2022
VERNISSAGE 14.04,2022
Du 13 avril au 4 juin, la galerie écho 119 a le plaisir de présenter l’exposition Une chambre à soi. Cette dernière s'insère dans le festival EXPOLAROIDS et présente, par le médium du Polaroïd, les regards croisés de deux femmes photographes japonaises contemporaines : Sakiko Nomura et Tokyo Rumando.
Le titre de l’exposition est un hommage au titre éponyme de l’essai Une chambre à soi publié par Virginia Woolf en 1929, (ou Un lieu à soi dans ses traductions les plus récentes), qui défend la nécessité, pour une femme artiste, de disposer d’un espace personnel pour pouvoir développer son imaginaire et construire son travail.
Ici, ce sont les chambres respectives de Sakiko Nomura et de Tokyo Rumando que nous présentons : s’émancipant des regards masculins qui ont lancé leurs carrières photographiques, chacune a, à sa manière, eu recours à ce concept de chambre personnelle (physique comme psychique) pour développer son univers.
Sakiko Nomura construit ses images dans l’ombre. Photographiant ses modèles dans des lieux aussi dénudés que les corps, l’intime est au cœur de son travail. Ses images évoquent l’ambiance feutrée des chambres que l’on reconnaît sans les avoir visitées, le froissement des draps, le bruissement d’un rideau qu’on entrouvre pour laisser entrer dans la pénombre un rayon de lumière. Elle aborde l’amour, le sexe, les relations et la fragilité des êtres avec pudeur et douceur.Nomura est l’unique assistante que Araki Nobuyoshi ai jamais eu, et si son travail aborde, comme lui, les thématiques de l’éros et du thanatos, son regard est définitivement différent.
Associant ici les Polaroïds en trio, mélangeant les lieux et les moments, Nomura crée de courtes histoires qui se réinventent au gré de l’imagination du spectateur qui les regarde.
Tokyo Rumando a, elle, de multiples casquettes : infirmière, strip-teaseuse, modèle, photographe, performeuse… Elle passe d’un univers à un autre avec une facilité déconcertante. La multiplicité des identités est ce qui constitue la base de son travail photographique.
Posant alors devant l’objectif de photographes tels que Daido Moriyama et Nobuyoshi Araki, Tokyo Rumando commence à se photographier en 2005, utilisant l’auto-portrait comme moyen de se réapproprier son corps et son image. Jouant sur le déguisement, Tokyo Rumando se métamorphose en multipliant les personas au gré de chaque nouvel autoportrait. En procédant ainsi, elle questionne les fantasmes des spectateurs qui se retrouvent voyeurs de cette intimité, sans savoir si elle est réelle ou mise en scène.
Pour cette exposition, nous avons choisi un médium particulièrement cher aux deux photographes : le Polaroïd. Ce petit objet qui appartient tant à l'univers du privé qu’aux professionnels de la photographie, tient de la magie. De par son aspect physique et unique, il devient à son tour une petite fenêtre entrouverte sur l’univers des deux photographes auquel seuls ceux qui se tiennent devant peuvent accéder, dans l’intimité de ce format réduit.
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From April 13 to June 4, galerie écho 119 is pleased to present the exhibition Room of One's Own. The latter presents, through the medium of Polaroid, the perspectives of two contemporary Japanese women photographers: Sakiko Nomura and Tokyo Rumando.
The title of the exhibition is a tribute to the eponymous title of the essay A Room of One's Own published by Virginia Woolf in 1929, which defends the need for a female artist to have a personal space to develop her imagination and build her work.
Here, we present the respective rooms of Sakiko Nomura and Tokyo Rumando: emancipating themselves from the male gaze that launched their photographic careers, each has, in her own way, used this concept of the personal room (both physical and spiritual) to develop her world.
Sakiko Nomura builds her images in the shadows. Photographing her models in places as bare as their bodies, the intimate is at the heart of her work. Her images evoke the muffled atmosphere of rooms that we recognize without having visited them, the rustling of sheets, the swish of a curtain that is opened to let in a ray of light. Nomura is the only assistant Araki Nobuyoshi has ever had, and if her work deals, like his, with the themes of eros and thanatos, her vision is definitively different.
Here, combining Polaroids in a trio, mixing places and times, Nomura creates short stories that reinvent themselves through the imagination of the spectator.
Tokyo Rumando wears many hats: nurse, stripper, model, photographer, performer... She moves from one universe to another with disconcerting ease. The multiplicity of identities is the basis of her photographic work.
Posing in front of the lens of photographers such as Daido Moriyama and Nobuyoshi Araki, Tokyo Rumando began photographing herself in 2005, using the self-portrait as a means of reappropriating her body and her image. Playing with disguise, Tokyo Rumando metamorphoses herself by multiplying her personas with each new self-portrait. In doing so, she questions the fantasies of the viewers who find themselves voyeurs of this intimacy, without knowing if it is real or staged.
For this exhibition, we have chosen a medium that is particularly dear to the two photographers: the Polaroid. This small object, which belongs to both the realms of the private and of professional photographers, has a magical quality. Because of its physical and unique aspect, it becomes in turn a small window on the world of the two photographers to which only those who stand in front of it can have access, in the intimacy of this small format.